La fermeture sans préavis, par le gouvernement grec, du groupe audiovisuel public ERT, constitue un dangereux précédent dans l’histoire de nos démocraties modernes. Par son caractère extrême, le cas grec ne fait malheureusement que révéler un mouvement croissant de remise en question des radiotélévisions publiques, dans de nombreux pays de l’espace euro-méditerranéen. Face aux difficultés économiques, le service public se voit de plus en plus considéré comme une simple variable d’ajustement budgétaire, au mépris de son rôle civique et démocratique.
Face à cette situation, nous, professionnels de l’audiovisuel, protestons solennellement contre la fermeture de l’ERT et réaffirmons avec force la nécessité de défendre le rôle des radiotélévisions publiques, garantes non seulement du pluralisme de l’information, mais aussi du financement et de la diffusion d’une création riche et diversifiée. Alors que la défense de l’exception culturelle vient de remporter une première victoire grâce à la mobilisation de tous, ne laissons pas l’audiovisuel aux mains du seul marché.